10 jours et 250 km de kayak de mer entres les iles et les plages de la côte cambodgienne.
C'est incroyable qu'on ne trouve pas plus d'infos sur le coin pour des expé en kayak car ça s'y prête merveilleusement bien. Nous avons vogué d'île en île avec des traversées de plus de 10 km pour y dénicher des bivouacs sur des criques et des plages de bout du monde.
Les îles et plages cambodgiennes
CAMBODGE
Nous sommes partis de bon matin de Koh Kong City pensant rejoindre l'ile sauvage du mème nom pour revenir sur nos pas. finalement nous avons parcouru toute la cote jusqu’à Kampot.
La jungle couvre les plages d'une ombre qui grouille et qui gazouille. Elle dégouline des falaises et lance sur la mer de lourds aigles repus de poissons et de brise. Nous avons traversé quelques plages à touristes pour y quérir de l'eau comme des nomades sortis du désert et pressés d'y retourner.
Bref, encore 10 journées bien denses qui nous confortent dans notre choix même éphémère, d'écouter notre soif de vivre, de céder à la passion plutôt qu'à la sécurité, à la beauté plutôt qu'au confort!!!
Un autre soir, alors que nous étions à contempler une famille de buffles vautrée dans les vagues rougeoyantes avec notre bière, un homme sorti de nulle part est venu nous annoncer avec un grand sourire que nous étions près d'une ville et que si on restait là on risquait des désagréments (ce qui en langage international correspond au mime de coups de bâtons et de quelqu'un qui vous étrangle pendant votre sommeil).
Nous avons donc refait nos ballots et fendu les flots sombres à la recherche de terres plus hospitalières en ressassant les vers de De Vigny :
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"Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l'esclavage humain.
Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,
Libres comme la mer autour des sombres îles...."
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Nos pagaies chatouillant le plancton déclenchaient de grands rires fosforescents...
Un autre soir, la cartographie d'open street map ne nous a pas avertis que nous nous engagions dans une zone de près de 30km de mangroves et nous avons eu le grand plaisir d'expérimenter une nuit entre les palétuviers (souvenirs garantis).
Un soir, nous avons dû nous résoudre à payer pour tendre nos hamacs sur une île cédée par l'Etat à un resort comme le confirmaient gracieusement de grands panneaux blancs entre les arbres abattus. Les routes se construisent, la forêt recule et les grands hôtels poussent comme des champignons sur les cendres des zones défrichées. Heureusement, le tourisme bien gras est encore confiné à de petites zones qui inondent les autres de leur consommation généreuse d'emballages plastiques.
Nous avons donc partagé avec les toucans et les singes, la paix des frondaisons en sursis, dérangé les dauphins en plein repas, et regretté de ne pas avoir pris de quoi pêcher.
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Janvier 2017
Notre expédition en vidéo :