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Nous vous proposons ici un retour d'expérience sur le kayak Grand Narak Nautiraid.

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Nous avons bien fait de baptiser notre kayak l’ « enchanteur » car il nous a pleinement satisfait. Le Grand Narak est un bateau remarquable qui nous a accompagnés pendant 6 mois autour de la Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande, sur le Mékong, sur la côte cambodgienne puis en mer d’Andaman.

La prise en main :

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Le premier assemblage nous a pris environ 01h30 et les suivants environ 35 minutes (quand on ne coinçait pas les gaines du gouvernail). Les démontages nous prenaient environ 25 minutes. Nous avons fait quelques essais avant de partir.

La capacité de chargement :

 
Au début, en passant de 2 kayaks monoplaces à un biplace, on s'est dit que l'on n'aurait jamais la place pour tout prendre. Et pourtant la capacité de chargement est vraiment importante (cf. chargement habituel pour 2 semaines).

 


Le chargement nous prenait environ 45 minutes et le déchargement 30 minutes.

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Le kayak chargé était bien trop lourd pour le hisser hors de l'eau et on devait rapidement le vider des affaires les plus lourdes pour le tirer loin des rouleaux et éviter qu'il ne se remplisse d'eau. Nous utilisions une pompe manuelle pour enlever le plus d'eau possible (indispensable) par la trappe arrière. L'écope n'était utilisée qu'en cas de dessalage.

Nous n'avons pas emporté de roues de transport comme on le faisait parfois avec nos kayaks monoplaces. Pour les longs portages, nous avons vidé et démonté le kayak et nous faisions plusieurs allers-retours sur de courtes distances pour garder un œil sur les affaires.

Chargement habituel pour 2 semaines :

A l'intérieur du kayak  :

A   l'avant  : • 7 boîtes de chips • 2 bouteilles de riz • 2 bouteille de pâtes • 1 bouteille de cacahuètes •2 bouteilles d'essence    •1 machette •1 tente • 1 bâche • 2 paires de baskets • 10 bougies.

Dans un petit sac étanche (doublé) : • matériel de sécurité (radio, lampe...) • gps • documents important • argent • frontales et piles • cartes et papiersSur les côtés des sièges :  • 4 bouteilles d'eau • 1 tube de crème solaire • 1 flacon d'anti-moustiques • 1 pulvérisateur anti-insectes.

A l'arrière  : • 8 bouteilles d'eau • un pack de 6 (manta, number one, steinlager, laobeer, cambodia, Angkor, Klang, Chang, Singha...) • 15 boîtes de thon • 1 bouteille d'huile • 5 boîtes de tomate • 1 bouteille de confiture • 10 paquets de biscuits et fruits secs • 15 petites briques de lait soja • 2 paquets pain de mie • 1 appareil photo reflex canon 70d et objectif • 1 pharmacie (assez grosse) • 1 masque tuba • 1 casserole et 1 cuillère • fruits et légumes.

Sur le pont :  
A   l'avant dans un sac étanche 40l (marque Crazy Fish)  : • vêtements de rechange et chauds • 2 sacs de couchage (Valandré swing 700 et Lestra vieux modèle 3 saisons). • 2 draps de soie • 2 hamacs moustiquaire.
A   l'arrière  : • pas de pagaie de rechange (oui c'est mal) mais c'est là qu'on l'aurait mise • 1 voile • 1 mât (quand vent de face trop fort) • 2 bouteilles d'eau.
Dans un sac étanche 40l : • Sacs de transport du kayak • matos de bricolage et réparation • 2 sacs à dos 45l • stylos et paquets bonbons pour donner aux enfants • chargeurs appareils photo et téléphone • 1 réchaud essence • 3 livres (au minimum) • cartes papier • timbres, enveloppes, papier • 1 carnet de bord • 2 vestes de pluie.

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Le   Kit   de   voile :


Lors de l’essai à Marseille avant le départ, nous avons rapidement décidé de n’emporter qu’une seule des deux voiles et ce choix s’est avéré pertinent. En effet, lorsque le vent est faible, il est plus rentable de pagayer, et lorsque le vent est fort, une voile suffit pour nous propulser  à une bonne allure. Quand il y a du vent,  il y a des vagues ; et du coup, ça nous paraît compliqué de gérer les deux voiles en même temps. Nous avons pu utiliser la voile avec des vents de ¾ arrière et on se penchait pour compenser la gîte.


On a trouvé le système assez pratique contrairement à ce qu’en disent de nombreux blogs. C’est vrai que l’on ne pagaye pas en même temps que l’on a la voile, mais ça permet justement de se reposer en avançant a une vitesse largement supérieure quand il y a du vent. Avec un peu d’entraînement, on peut mettre la voile rapidement, même quand ça remue et on peut l’affaler en une seconde.

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Nous avons retiré les deux petits élastiques noirs sur le pont qui sont probablement destinés à accrocher la voile ou une pagaie de secours pour éviter de se prendre les mains dedans en pagayant. Je rangeais la voile à l’arrière du kayak avant le départ et en mer après l’avoir utilisée, on l’enfilait à l’avant.

" Lorsque le vent est fort, une voile suffit pour nous propulser à une bonne allure"

" En Nouvelle Calédonie, nous avons été surpris par une tempête, c'est là que nous avons pris la mesure de la stabilité du kayak. Le rapport stabilité/vitesse de ce bateau semble parfait"

Notre voyage en Grand Narak :


Le tour de Nouvelle-Calédonie (1000 km) : Sur la côte Est, nous avons été surpris par une tempête avec de grosses vagues (3/4 arrière) et avons lutté pour rejoindre la côte. C’est là que nous avons pris toute la mesure de la stabilité du kayak et de l’utilité des stabilairs. Pour un voyage de longue durée dans des zones isolées, le rapport stabilité/vitesse de ce bateau semble parfait. Il permet d’affronter de grosses conditions et de remonter facilement à bord en cas de dessalage. Il nous a procuré un sentiment de sécurité largement supérieur à nos kayaks monoplaces en polyéthylène. Nous avons entrepris des traversées dans des conditions que l’on n’aurait pas envisagé d’affronter avec nos précédentes embarcations.

Flo s'est blessée à la main avec une boîte de conserve et nous avons dû faire du stop avec le kayak et tout le matériel pour rejoindre Nouméa et attendre que la plaie soit cicatrisée avant de reprendre la navigation sur la même plage (trajet retour en bus). Nous avons été pris par des pick-up. Nous n'aurions pas pu envisager cette option avec un kayak normal, et nous aurions peut être été obligés d'abandonner le tour de NC.

Sur la côte Ouest, nous n'avons pas utilisé la voile une seule fois. Nous avons eu du vent de face tous les jours. La stabilité du kayak permet d'embarquer derrière les rouleaux quand on n'a pas/plus pieds. Le dernier jours, nous avons traversé une baie avec du gros temps. Nous nous serions arrêté et aurions attendu le lendemain avec un kayak moins stable.

La Nouvelle Zélande : Après 4 jours de navigation dans le parc d'Abel Tasman et une tempête, nous avons dû renoncer à poursuivre plus au Nord vers le Separation point. Nous avons mis 1h30 avec le vent de face pour rejoindre la côte là où il en faut 20 en temps normal. Heureusement que le gouvernail a tenu ! Les rafales étaient d'une puissance incroyable mais heureusement, nous ne nous sommes pas retournés.

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Dans les fjords du Malborough,  La stabilité du bateau nous a permis de rester tranquillement à observer et filmer les colonies de Fous de Bassan sur les rochers battus par la houle.


Nous avons ensuite pris deux bus et de nouveau fait du stop (avec notre kayak rangé dans ces 2 sacs) pour rejoindre la rivière Wanganui. Nous sommes partis en amont de la zone parcourue par les hordes de céistes et avons mal négocié certains rapides qui nous ont valu une latte brisée. Le kayak s'est très bien comporté dans la rivière qui n'est pourtant pas recommandée pour de longs kayak de mer.

Le kayak permet de découvrir des fonds marins trop éloignés des côtes pour y aller à la nage et trop hauts pour y accéder avec un bateau à moteur "

Le Mékong (980 km) : pour éviter de nous retrouver en train de pagayer avec un serpent ou un scorpion entre les jambes, nous avons acheté deux draps et deux tendeurs pour fermer les hiloires à chaque pause et la nuit. Nous avions essayé de les fermer avec les jupes mais le résultat n'est jamais parfait et c'était trop long à mettre en œuvre.


La section entre Luang Prabang et Vientiane (Laos) est très belle et très sauvage. Il y a de nombreux rapides et de gros tourbillons. Nous sommes passés plusieurs fois à deux doigts du chavirage rattrapés de justesse par les stabilairs.


Il nous est arrivé de laisser le kayak à l'eau pendant la nuit comme le font les locaux avec leur pirogue. Nous l'attachions alors à l'avant et à l'arrière et je passais des tiges dans la ligne de vie que j'enfonçais dans la boue.


Arrivés à Phnom Penh (Cambodge), nous avons plié le kayak et pris un bus pour Koh Kong City, décidés à longer toute la côte maritime. Au moment d'embarquer dans le minivan, il n'était plus possible d'embarquer tous nos bagages et nous avons dû récupérer une partie du kayak le lendemain à la gare routière d'arrivée.

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La côte cambodgienne (350 km) : La côte cambodgienne est globalement assez sauvage et très belle. Nous avons navigué de nuit suite à l'avertissement d'un villageois (selon lui le coin craignait). Nous n'aurions une fois de plus pas pris le risque de naviguer de nuit avec un kayak moins stable.

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Le sud de la Thaïlande : Nous sommes partis de la ville de Satun en direction du nord sans avoir de cartographie précise dans une zone couverte par la  mangrove sur des dizaines de km. Nous avons déniché un îlot minuscule indemne de palétuviers puis le lendemain un autre, sur lequel nous sommes restés bloqués par la tempête à 16km de la côte avec une horde de singes affamés. Heureusement que le kayak permet d'emporter beaucoup de vivres et d'eau.

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Nous avons rejoint l'archipel de Ko Lipe. Le kayak nous permettait d'explorer avec le masque de très beaux fonds marins loin des touristes agglutinés autour d'un même récif ou sur une même plage. De même qu'en Calédonie, il nous permettait de découvrir des fonds trop éloignés des côtes pour y aller à la nage et trop hauts pour y accéder avec un bateau à moteur.

L'usure du kayak


Nous avons utilisé le kayak de manière intensive pendant 6 mois en mer et en rivière le raclant quotidiennement sur le sable, les galets, les rochers et le corail. Nous n'avons pas eu à effectuer de réparation ni à coller de bande supplémentaire durant le voyage et même s'il présente de très nombreuses éraflures, il pourrait repartir sans problème pour le même programme. La construction et les matériaux en font un bateau robuste et très fiable. Nous avons pris de nombreux moyens de transport et le matériel a été mis a rude épreuve. Les sacs sont couverts de balafres (faciles à recoudre) mais rien ne s'est abîmé à l'intérieur. Les fermetures éclair que l'on a forcé trop de fois tiennent bon.

" Le kayak NAUTIRAID Grand Narak est un excellent bateau pour les expéditions de longue durée en mer et même sur fleuve "

Conclusion  :

 
Le kayak Nautiraid Grand Narak procure un sentiment de sécurité et de fiabilité en parfaite adéquation avec des projets engagés. Le compromis vitesse/stabilité semble optimal et permet d'augmenter la quantité de vivres emportés en ajoutant des sacs sur le pont (dans les élastiques très pratiques et solides prévus à cet effet). Nous avions une autonomie de deux semaines de nourriture et 5 jours de boisson (en milieu chaud et humide).


Il nous semble indispensable de l'équiper d'un gouvernail et peu réaliste de mettre en œuvre les deux voiles en même temps.


Ce bateau pliant aussi robuste et presque aussi rigide que des kayaks en polyéthylène permet d'envisager l'exploration des coins les plus reculés sur de longues distances. Nous le recommandons sans hésitation et l'emporterons pour nos prochaines aventures.
 

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